Bio


D’origine néerlandaise, née à St-Mandé près de Paris, j’ai habité en Suisse de 1968 à 2020. J’ai été « neutralisée » en 1984.

Enfant, mes parents m’achetaient les albums de Tintin, plus rarement d’Astérix. J’ai grandi avec Bob et Bobette (en néerlandais). Je lisais aussi Pif, les petits fascicules carrés de Gai-Luron… Quand j’ai eu mon argent de poche, j’ai acheté Strange et les petits albums en noir-blanc de sf (genre Eclipso ou Fantastik) quand les dessins me plaisaient.

J’avais l’autorisation parentale de lire des bandes dessinées, à condition que je lise un « bon livre » entre deux. Ils devaient être rassurés par ma décision depuis toute petite de devenir vétérinaire. Une vétérinaire qui dessine, d’accord, mais surtout une vétérinaire.
Oui, je voulais devenir vétérinaire (ah ! Daktari !), mais je n’étais pas assez scientifique pour cela. Le dessin n’arrivait qu’en deuxième position. J’en fais depuis que je peux tenir un crayon, mais ce n’était pas sérieux, bien sûr. C’est peu à peu devenu le but principal dans ma vie. D’autant plus que j’ai raté mes examens de vétérinaire en 1984 (j’étais nulle en maths et en physique, branches éliminatoires). J’ai suivi alors une formation expresse de secrétaire pour mettre à profit mon quadrilinguisme et être financièrement indépendante ;o).

Mon rêve, c’était qu’un jour, un jour, je puisse faire du dessin à 100 % !!!
Mon rêve s’est exaucé ! Une merveilleuse maison nous héberge en France depuis mai 2020, Philippe et moi (et la ménagerie). Et c’est là que commence ma nouvelle vie, entre retaper la vieille maison en pisé, le terrain et le potager et le dessin !

Un cadre très inspirant.

Historique BD

Je ne sais pas où ma mère a retrouvé cette page (argh), mais ça doit être une de mes premières tentatives de bande dessinée (j’ai une excuse, je devais avoir 7-8 ans !). 


Puis les DA japonais sont passés par là. Une grande révélation, j’adorais Goldorak et Candy, qui influencent alors les traits de mes dessins. 

Ensuite est arrivée la période des premières expérimentations sérieuses. Recherche de techniques, de styles. Je découvre aussi Rosinski, F’Murrr et Hermann, et les bandes dessinées de Pilote.

Pendant des années, j’ai beaucoup dessiné à la craie grasse, surtout des illustrations A3. Comme un grand journal perso en dessins influencés par mes lectures d’anticipation et le symbolisme, pleins de dragons, d’animaux, de science-fiction, de scènes tragiques ou sereines. Un reflet d’émotions. J’adore les couleurs, la matière de la craie grasse (néocolor ®). J’ai fait des tentatives de bandes dessinées avec, mais cette technique n’est pas très propre. Pour un concours, j’ai noirci les marges à la peinture à l’eau pour cacher les taches. Je teste aussi des écritures. Encore aujourd’hui, mon lettrage ne me plaît pas…

Plus tard, je m’essaie à des histoires où le réel bascule, fantasy ou horreur. Crayon noir, crayon de couleur, lavis, plume à encre de chine… Pages A4, A3 ou même plus grandes. Papier d’imprimantes, papier à dessin, à aquarelle… Aaaah le Schoeller !

Je suis des cours chez Rosinski de 1992 à 1994. Une fois par semaine, on monte en petit groupe en Valais. Grosses claques. J’apprends à encaisser les critiques.
Pour l’histoire avec le bateau, je me rappelle avoir construit une maquette, suite à une remarque de mon prof Rosinski sur l’irréalité de mes décors. Il avait tout à fait raison, ça m’ennuyait, les décors, je préférais me concentrer sur les personnages. Mais sans décor, pas d’ancrage de l’histoire.

Toujours des essais en bd. Un projet vaguement inspiré par les livres de Greg Bear (Infinity Concerto et SerpentMage) m’accapare. En couleur, noir-blanc, à l’encre, aux crayons… Je ne m’en sors pas, mais j’apprends.
À ma grande surprise, en 1997, je suis nominée à Angoulême au concours Graine de Pro (Rêve).


À l’époque, je tâte aussi de l’aquarelle. Une autre planche est nominée la même année au concours du festival de Perros-Guirec, toujours avec même technique.

Pourtant l’aquarelle, même si elle me plaît bien (par exemple pour faire mes journaux de voyage) manque pour moi de consistance. Quant à la gouache, elle me semble manquer de puissance dans les couleurs. La peinture à l’huile, à cause des diluants, rend le travail nez sur la planche pénible, mais de nouveau, la matière me plaît.. C’est alors que je découvre H2Oil® (aujourd’hui les tubes Cobra®), des tubes de peinture à l’huile diluables à l’eau ! De la matière, de belles couleurs, la possibilité de gratter, de diluer, d’y mettre le doigt ! Parfait !

Je dessine une courte histoire jamais parue “La Ville“.

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Une de mes premières planches avec cette technique, envoyée en 1998 au concours du festival de Bédémania (Belfaux, Suisse), remporte le premier prix ! “TragicNainstinct

Et me permet de financer mon premier voyage en Inde, d’où je reviendrai avec mon premier carnet de voyage.


2000, je suis à nouveau nominée à Angoulême et j’y noue un excellent contact avec Ferry (Ian Kaledine, Chroniques de Panchrysia), qui donne des cours à l’École St-Luc à Gand, Belgique. De juin à décembre 2000, je sous-loue une chambre à Gand. Ferry est un grand professeur, capable de pousser ses élèves toujours plus loin. J’ai énormément appris durant ces 6 mois ! Je travaillais sur un projet personnel : Visions dans l’Oasis. 

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Ma vingtaine de pages de Visions dans l’Oasis sous le bras, je vais à Angoulême fin janvier 2001. Je suis repérée par les éditions Nucléa, qui me mettent en contact avec Franz (Poupée d’Ivoire, Lester Cockney, etc), qui accepte de reprendre en main mon scénario. La suite, c’est la saga « Ishum », directement inspirée par les personnages et l’environnement désertique de mes Visions dans l’Oasis. Pour les détails, voir ci-dessous.

Très utiles pour se motiver à illustrer des sujets inhabituels et pour évoluer, j’ai aussi participé à de nombreux concours BD.

  • 1996, avec la librairie Apostrophes  à Lausanne (Suisse), premier prix du concours Dupuis de décoration de vitrines avec le thème “Collection Repérages”
  • 1997 nominée au concours Graine de Pro du festival d’Angoulême  (Rêve)
  • 1997 nominée au concours Nouveaux Talents du festival de Perros-Guirec (Thon)
  • 1998, premier prix du concours Nouveaux Talents du festival Bédémania, en Suisse (Tragic Nainstinct)
  • 1999, nominée au concours Nouveaux Talents du festival de Sierre, en Suisse  
  • 2000, nominée au concours Nouveaux Talents du festival d’Angoulême  (Kalynx)

Après la parution et le naufrage de mon album Ishum (voir ci-dessous), j’ai travaillé (seule ou avec un scénariste) sur divers projets  :

  • Suite de Ishum, la Cité des Masques (La Vengeance des Mères) – dans mon tiroir.
  • Suja (une fille élevée par des vieux oncles et tantes qui s’imagine peu à peu qu’elle est issue d’une famille de vampires) – Projet enterré faute d’éditeur
  • Knie (la saga d’une grande famille de cirque depuis 1803) – Projet enterré faute d’éditeur
  • Belfast (sur les évènements du dimanche sanglant en Irlande), avec Kris (projet non-abouti)
  • La Cage d’Emeraude (un conte où, avec d’aide d’un démon-maulinn, une petite fille cherche à sauver son père de l’emprise d’une pierre maléfique dans un univers oriental) – Projet enterré faute d’éditeur
  • Une adaptation du Roman de Renart, collectif avec Erwan (projet non-abouti)
  • Beniber Khan, avec Lesparre au scénario, qui se passe durant l’An Mil en Andalousie (projet non-abouti)

J’ai également participé à 6 albums collectifs suisses (La Vie en Verre, Pompiers volontaires, Mes Semblables, Tattoo-Passion, Champs Libres, Don du Sang), via les éditions BD Force. Une structure qui donne du boulot aux dessinateurs, c’est suffisamment rare pour être saluée avec enthousiasme !

 J’ai illustré un livre pour enfants « Papa est un gros Chat », sur une histoire de Mathieu Doublet.

En 2007, Mon ami José Roosevelt me propose de publier une histoire courte en 4 pages noir-blanc dans son fanzine Halbran. Comme je n’ai que des histoires en couleur sous la mains, je me mets à rechercher une technique en noir-blanc qui me plaise. Après des essais de lavis, de crayon graphite, de plume etc. je découvre le dessin au crayon sur papier noir. Une révélation ! J’ai très envie de dessiner des animaux, je choisis donc de raconter une nuit d’un chat et cela donne une première version de l’histoire avec le lion (redessinée dans l’album). Puis d’autres idées pour les aventures de ce chat me viennent, qui me donnent l’envie de continuer. Un cahier souple cousu main et imprimé maison à 50 exemplaires est proposé lors de BD-Fil et de Bédémania en 2012. Il ne contient que cinq histoires et est vendu très cher, prix de l’encre pour l’imprimante oblige ! Les 50 exemplaires partent à toute vitesse ! Je sens qu’il y a quelque chose à faire.

Décembre 2016, parution du “Chat qui n’aimait pas les Croquettes” chez Sandawe.

Une success-story qui prend fin avec la liquidation de Sandawe en mars 2018. J’ai récupéré les albums restants en attendant que je termine le tome 2, qui paraîtra je ne sais pas encore chez qui.

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Ishum

Ishum 2002

Ce qui aurait dû être mon « grand début dans la bd professionnelle » retomba comme un soufflé.

Franz (Poupée d’Ivoire, Lester Cockney…) et moi avons démarré Ishum en mars-avril 2001. Lui au scénario, moi au dessin, les rôles bien définis. Les planches tombaient régulièrement et malgré quelques coups de gueule de Franz (il avait un sacré caractère) tout allait bien. Il me fournissait les planches soit sous forme de story-board, soit écrites. Pour lui, écrire allait aussi vite que dessiner.

Le but était de publier Ishum pour le festival BD de Sierre (Suisse). Les derniers mois, après un rapide calcul, je me suis rendue compte que si je continuais au rythme de 4-5 planches par mois, j’allais rater ce délai . Donc j’ai mis les bouchées doubles. Réveil, dessin, manger, dessin, pause, dessin, manger, dessin, dodo. Les grosses catastrophes étaient les moments où “oh bon sang, je n’ai plus de pain ! Il va falloir sortir et interrompre le boulot !” Inutile de préciser que j’étais célibataire pendant cette période. 14 heures de dessin par jour.

Ishum est bien paru pour le festival de Sierre en juin 2002. Les palettes sont arrivées le premier jour vers 14h00. C’était un grand moment pour moi (même si évidemment je n’étais pas satisfaite de mon dessin, surtout des premières planches, mais on n’avait pas le temps de corriger). J’ai sauté comme un marsupilami à travers tout le festival, mon album à la main.

Malheureusement, les Editions Nucléa ont déposé le bilan en octobre 2002. Tous mes albums étaient bloqués chez le diffuseur. J’en avais 5 à la maison. Comment faire ma promotion ? Les festivals voulaient m’inviter, mais devaient y renoncer, faute de pouvoir commander Ishum.
Puis , le 8 janvier 2003, Franz déceda. J’ai reçu la nouvelle par email de la part de sa femme. L’horreur. Je n’aurai jamais rencontré Franz face à face pendant notre collaboration. Tout se faisait par email, fax et téléphone.
Pendant le festival d’Angoulême fin janvier, je réussis à me faire verser le solde de ce que Nucléa me devait encore (environ la moitié) par les repreneurs de Nucléa : Nucléa2 (Soleil). Ils reprenaient les dettes et les auteurs, mais renoncèrent à faire paraître la suite d’Ishum. Le fait de devoir négocier avec sa veuve les droits, le fait que Franz n’avait écrit que les 3 premières pages du deuxième tome… plein de raisons. Et je ne pouvais pas faire valoir de faramineux chiffres de ventes puisque celles-ci avaient été interrompues après 3 mois !
Et le stock restant, malgré leurs promesses que j’allais le récupérer, je n’en voyais pas la couleur. Cela m’empêchait de fréquenter les festivals en tant qu’invitée (on y fait toujours des rencontres intéressantes).
Le pire fut un festival au nord du Jura qui m’assura avoir pu obtenir les livres, alors que non. Je fis le déplacement (5h de train pour rien) et rentrai le même jour, furieuse. C’est là que je décidai d’aller voir un avocat. Ce fut une bataille d’un an (très coûteuse, et qui évapora mes dernières réserves financières), puis soudain je fus en possession d’environ la moitié du stock restant. Où était passé l’autre moitié ? Mystère, mais cela impliquait que je ne pouvais pas promettre d’exclusivité à un éventuel soldeur intéressé.
Bref.

Ishum verra peut-être une suite et fin. Le tome 2 est dessiné jusqu’à la moitié et le scénario est terminé jusqu’à l’aboutissement dans un troisième tome. Pour l’instant, je travaille à d’autres projets, mais qui sait ?

On va dire : « la suite est en cours de traitement ».

Je suis actuellement à fond dans la suite des aventures du “Chat qui n’aimait pas les Croquettes”.
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